Retrouvailles avec Octave
Date de publication: 2 février 2006 | Témoignages | Fin des commentairesN.B. « Octave » est un nom d’emprunt, par respect pour la vie privée de cet enfant.
Retrouver cet enfant est un véritable miracle pour moi. Je n’y croyais plus du tout, j’étais épuisée et fauchée. C’était la fin de mon séjour.
J’avais l’esprit ici et là-bas, le cœur animé d’une foule de sentiments : tantôt l’incompréhension face au visage inhumain que porte le Congo vis-à-vis des enfants des rues, tantôt le cœur réchauffé par les actions menées ça et là par les associations locales, tantôt dégoûtée d’avance par le luxe et le confort qui m’attendaient à huit heures de vol de là, tantôt triste de laisser ma mère et ma famille, tantôt toute minuscule devant les listes des orphelins de l’école Bambou, toutefois heureuse de retrouver mon mari, notre grande fille, mes amis et puis tous les membres de Oser la vie qui ont accompagné mon séjour dans leurs pensées….
C’est à ce moment là que tout s’est emballé ; un coup de fil, un rendez-vous, visite des centres ouverts, ces lieux où la misère te lance un défi en pleine figure, découverte d’une autre facette de la vie des gosses des rues, suspens, long moment d’attente, marche épuisante et interminable sous le soleil, négociation.
Et puis j’entends retentir dans mes oreilles : Madame, je vous présente Octave ! Ma gorge se serre, je retiens mes larmes, le gosse était littéralement fatigué, il était occupé à faire la vaisselle à même le sol, accroupi, il lève son doux regard et me fixe droit dans les yeux. Ne sachant quoi lui dire, je lâche : bonjour ! Je suis Mithé, je te cherchais, ça fait 3 semaines que je te cherche. Il ne dit rien et reste imperturbable.
Rapport de voyage à Kinshasa
Date de publication: 1 février 2006 | Rapports de voyage | Fin des commentairesLa toute jeune association « Oser la Vie » est dirigée à Kinshasa par OSESA OSUMBU Gabriel-Armand.
Aucun Congolais de sa génération ne peut dire qu’en grandissant, il aurait imaginé qu’il existerait un jour des enfants des rues, des enfants soldats, des enfants dits sorciers.
Et pourtant toutes les associations locales font appel à ces jeunes gens pour réaliser le travail de suivi, d’accompagnement et d’enquête. Etre éducateur social est une nouvelle fonction dans la société congolaise.
Notre jeune Coordinateur est en formation au C A F E S (Centre Africain de Formation Supérieure des Educateurs Sociaux). Dans cette option on aborde: l’approche de la psychologie de certains cas sociaux (malades, enfants des rues, enfants dits sorciers, enfants soldats, enfants mal nourris, handicapés) et les problèmes rencontrés avec les enfants pris en charge (problèmes de repas – échecs scolaires).
Actions sur le terrain
Grâce à nos activités réalisées en 2005, (cotisations des membres et quelques dons), notre association scolarise actuellement 26 enfants âgés de 6 à 13 ans. Grâce au parrainage, 9 enfants dont 4 filles et 5 garçons sont scolarisés. Tous sont dans des familles, en général à charges de leurs grands-mères ou dans les rares familles d’accueil.