Un regard 7 ans en arrière
Date de publication: 26 février 2013 | Actions | Pas de commentaire »Le 7 juillet 2012, il y a eu 7 ans jour pour jour que l’asbl Oser la Vie s’est engagée à poser un autre regard sur les enfants accusés de sorcellerie en RDC.
C’était un grand défi à relever et ça l’est encore aujourd’hui.
Dès sa création, nous avons fait le choix de soutenir les enfants vulnérables sur qui planaient les accusations de sorcellerie mais qui n’avaient pas encore côtoyé la rue. Cette prise en charge préventive n’est jusqu’à présent faite que par notre association. En plus de cela, nous nous sommes engagés à favoriser la réinsertion et le maintien en famille d’accueil ou biologique de premier plan des enfants qui vivaient déjà dans la rue.
Sans aucune certitude de succès, nous avons commencé avec un échantillon test de 5 enfants NSIMBA Glody, NZUZI Gracia, KALUBI Pamphile, MPITANI Simplice et MADO WANJE. Ce petit groupe était encadré par 2 éducateurs Armand OSESA OSUMBU et Prince MPUTU qui pendant 1 an ont accepté bénévolement de cheminer avec nous dans cette aventure.
Le résultat ne laissait aucun doute sur la pertinence de ce choix de travailler en amont et d’offrir, si possible, une nouvelle famille aux enfants.
Grâce à l’action de parrainage lancée par Oser la Vie Belgique ainsi que diverses actions de sensibilisation et de collecte de fonds, nous avons petit à petit vu grandir le nombre d’enfants aidés et soutenus jusqu’à atteindre 50 enfants à ce jour.
Peu à peu, afin de répondre aux besoins, nous avons créé 6 emplois dont 5 éducateurs et une psychologue. Il s’agit de Nanou, Charlaine, Gloria, David, Prince et Armand.
Après 7 ans d’existence, l’Asbl Oser la Vie Kinshasa est fière :
D’être parmi les cofondateurs de IDAY5 RDC et d’avoir participé à son implantation à Kinshasa,
D’avoir accueilli et encadré 3 étudiants belges Cynthia et Marjorie (ULB) ainsi que et Koen (UNIVERSITE DE GAND) pour leur stage dans Oser la Vie Kinshasa,
D’avoir mené avec d’autres ONG des plaidoyers pour que la RDC se dote d’une Loi devant protéger l’enfant et d’en avoir fait la vulgarisation dans les 24 communes de Kinshasa, dans toute la province du Bas-Congo et dans quelques villes de la province de Bandundu. Cette action avait bénéficié du soutien de partenaires tel que Oser la Vie Belgique, Théâtre de Poche (Belgique), Canacu Théatre (R D C), Théâtre Embassy & Compagnie Dakar (Hollande), Unicef RDC, Ministère du Genre, COFED UE RDC, …
D’avoir réinséré et maintenu en famille les enfants KALUBI Pamphile et PALATA Sarah qui étaient dans la rue pendant une très longue période allant de 2 à 3 ans ; réinstauré la paix et la sérénité dans la famille MAYOMBO (une fratrie de 5 enfants) qui vit à nouveau unie ;
D’avoir aidé MAKAYA Jocelyne de l’Ong MHEED à apprendre la coupe et couture ;
D’avoir 2 diplômés NSIMBA Glody du Diplôme d’Etat en Coupe & couture et MPITANI Simplice en électronique,.
D’avoir permis l’apprentissage de la menuiserie à KALUBI Pamphile.
D’avoir acquis une parcelle grâce au don des Amis de Sœur Emmanuelle
Comme dans toute entreprise humaine, nous avons aussi encaissé des coups durs. Notamment : Nous avons perdu notre jeep (Toyota RAV 4) par suite d’un accident grave, nous nous sommes séparés de IDAY RDC, nous avons perdu quelques parrains, nous avons assisté au départ de 3 enfants et 2 filles ont eu une grossesse précoce. Nous n’avons pas encore atteint la capacité de nous autofinancer.
Nos perspectives :
Mettre en place un atelier de formation en coupe & couture, agencer des chambres d’accueil pour les enfants et aménager un appartement pour nos visiteurs dans notre parcelle acquise grâce au financement des Amis de Sœur Emmanuelle
Créer une porcherie et travailler dans la production agricole pour un autofinancement.
Voilà en quelques lignes les 7 ans de Oser la Vie Kinshasa car si nous nous mettions à parler en détails, cela demanderait un rapport de plusieurs dizaines de pages.
Merci de tout cœur à toute l’équipe de Oser la Vie Belgique, aux Amis de Sœur Emmanuelle, aux parrains et marraines, bénévoles belges, aux donateurs ainsi qu’à tous nos partenaires cités ci dessus. Sans vous tous, toutes ces réalisations n’auraient pas été possibles.
La Maison de Maman Emmanuelle
Date de publication: 26 février 2013 | Action locale | Pas de commentaire »Chez Maman Emmanuelle.
Désormais Sarah, Jalla , Thédore et les autres enfants auront un lieu où poser le pied à l’abri des insultes et des violences de ceux qui les accusent de sorcellerie.
La maison de Maman Emmanuelle existe maintenant à Masina, dans la banlieue de Kinshasa, grâce à la détermination des dirigeants d’Oser la Vie, grâce à votre générosité, chers donateurs des Amis de sœur Emmanuelle. Il faut encore l’organiser mais dans quelques semaines, elle sera opérationnelle.
Il s’agit d’une parcelle composée de plusieurs locaux autour d’une cour centrale. On y pénètre par un porche que l’on peut refermer sur les agressions de la ville.
L’équipe d’Oser la Vie est ravie de cette acquisition et a voulu témoigner de sa reconnaissance en donnant le visage de sœur Emmanuelle à ce nouveau centre, en l ‘appelant « La Maison de Maman Emmanuelle ».
Un véritable centre d’hébergement provisoire pourra à l’avenir accueillir des enfants pour quelques jours ou quelques semaines, le temps de reprendre confiance en soi, le temps de trouver une famille d’accueil et une école, car Oser la Vie a le souci de donner toutes les chances d’avenir à ceux qui viennent frapper à sa porte.
Depuis sept ans, Oser la Vie encadre et scolarise une cinquantaine d’enfants mais n’a jamais eu de locaux propres. Aujourd’hui, c’est chose faite. L’association a un lieu pour héberger des enfants mais aussi pour se réunir et organiser le travail des éducateurs.
Un magasin de denrées non-périssables et un atelier de couture sont prévus, une fois que toutes les démarches administratives seront réglées.
Sans la fidélité de vos dons et votre désir de partage, cette maison n’aurait jamais vu le jour. Merci à vous !
Pour meubler et équiper la maison, l’équipe d’Oser la Vie en Belgique prévoit d’organiser un concert de Julos Beaucarne en septembre prochain au centre culturel de Perwez. Qu’on se le dise !
Certains quittent le groupe pour diverses raisons, d’autres s’y rajoutent. Quelques-uns, devenus jeunes adultes cherchent à voler de leurs propres ailes mais ont encore besoin du soutien des éducateurs. Ce sera une autre mission du centre, celle d’avoir quelques chambres à leur louer. Pour les filles, on prévoit un atelier de couture car plusieurs d’entre elles désirent poursuivre leurs études de haute couture. Elles pourront payer leurs frais scolaires par la confection de vêtements.
Mon travail de psychologue au service d’ « Oser la Vie »
Date de publication: 26 février 2013 | Actions | Pas de commentaire »Voici 2 ans et 5 mois que j’ai rejoint l’équipe de l’asbl Oser la Vie au service de laquelle je mets à profit mon travail de psychologue-éducatrice et où je suis aussi responsable du service psycho-social et éducatif.
Il m’est difficile de vous relater mon travail au jour le jour, toutefois, j’aimerais vous en donner un aperçu. Mon travail consiste à :
Faire des écoutes : l’objectif est de créer un climat de confiance avec les enfants afin de reconstituer l’histoire de leur vie et de repérer certaines situations difficiles qu’ils avaient vécues ou qu’ils vivent encore. Je les aide à mettre des mots sur ce qui les a affectés et qui nécessiterait un accompagnement psychologique pour les aider à s’en sortir ou à vivre mieux avec leur passé. Si possible, je fais une médiation avec la famille afin d’aider certains parents ou tuteurs à comprendre le vécu des enfants qu’ils accueillent et la nécessité de lever les tabous sur le récit de leurs vies.
Organiser des entretiens avec les parents des familles recomposées, les parents de familles d’accueil ou biologiques de second plan. Ces rencontres favorisent la création d’un climat familial favorable à l’épanouissement des enfants.
Organiser des séances de causeries éducatives en choisissant des thèmes en rapport avec l’adolescence (sexualité, grossesse, avortement, maladies sexuellement transmissibles, prostitution etc.) C’est un moment privilégié où les enfants peuvent exposer les difficultés qu’ils rencontrent. Nous y abordons aussi les notions de culture générale.
Concevoir des pièces de théâtre en se basant sur les histoires vraies des enfants dans lesquelles ils seront acteurs afin de les aider à accepter leur passé. Car un certain nombre d’entre eux ne parviennent pas à tirer un trait sur leur passé, ils sont encore convaincus d’être incapables de sortir de leur histoire souvent douloureuse et culpabilisante. Ce blocage les empêche de s’épanouir.
Aider les enfants à tout moment à avoir confiance en eux et à être déterminés à réussir leur vie.
Visiter à domicile les enfants pris en charge par l’asbl.
A part mon travail de psychothérapeute, comme les autres éducateurs, j’ai mon petit groupe d’enfants dont je suis référant.
Je fais leur suivi à l’école pour s’enquérir de leur conduite et de leur application. J’effectue aussi des visites à domicile pour vérifier s’ils répètent leurs leçons et au besoin les aider, c’est aussi une occasion de se rendre compte de l’évolution de leur comportement. Nous travaillons en étroite collaboration avec les parents ou tuteurs des enfants. Nous avons régulièrement des entretiens avec les enfants et leurs parents afin de favoriser le dialogue en cas de conflit et faire une médiation.
Psychologue-éducatrice
Charlaine Mayola
La Campagne de sensibilisation 4ème et 5ème édition
Date de publication: 26 février 2013 | Action locale | Pas de commentaire »Parmi les objectifs de OLV il y a la sensibilisation sur les maltraitances faites aux enfants en général et particulièrement à ceux dits sorciers.
Pour atteindre cet objectif, chaque année, en collaboration avec divers partenaires tant nationaux qu’internationaux, nous essayons de sensibiliser la population congolaise au phénomène « des enfants dits sorciers » et autres.
Dans OLV l’histoire de la première Edition de la sensibilisation a commencée par le partenariat avec Théâtre de Poche Belgique en 2007 avec la collaboration de Canacu Théâtre de Kinshasa.
Nous avons mis en place une pièce de théâtre dénommée « Un enfant c’est pas sorcier » qui a été jouée dans des écoles de Kinshasa (35 représentations.) avec le financement du CGRI.
La deuxième édition était réalisée en collaboration avec le CATSR (Comité d’appui au travail social de la rue) et ASADHO (Association africaine de droit l’homme) des structures de Kinshasa, où nous avons fait imprimer des autocollants avec la mention « un enfant c’est pas sorcier » et en lingala « mwana azali ndoki te » c’était en 2008.
Ces autocollants étaient placés sur des voitures, sacs, murs et autres surfaces. Avec l’appui financier de OLV Belgique.
La Troisième Edition fut réalisée avec l’appui technique du Thêatre Embassy, de la compagnie Dakar des Pays Bas et de K-mu théâtre de Kinshasa. Nous avons à nouveau mis en place une pièce de théâtre qui a été présentée plus 100(cent) fois dans toute la ville de Kinshasa, où nous avons atteint plus de 100 0000 spectateurs. C’est la plus grande campagne de sensibilisation jamais réalisée en RDC pour la problématique des enfants. Cette campagne avait reçu l’appui financier de l’ambassade de Hollande en RDC, Art et Action, CORDAID, en 2009-2010.
La Quatrième Edition, était dans la province du Bas-Congo à l’ouest de Kinshasa. Dans cette province nous avons fait appel à des comédiens et musiciens locaux. Une pièce de théâtre a été créée et mise en place et produite 30 fois dans toutes les grandes villes de la province. Cette édition avait reçu l’appui technique de Compagnie Dakar et du Théâtre Embassy et l’appui financier de l’Unicef RDC et de l’Union Européenne, en 2011.
La Cinquième Edition, s’est déroulée dans la province de Bandundu. Nous y avons une fois de plus fait recours aux comédiens et musiciens locaux. Une pièce de théâtre était mise en place et produite 30 (trente) fois dans toutes les grandes villes de la province. Cette édition avait reçu l’appui technique de Compagnie Dakar et de Théâtre Embassy et l’appui financier de l’Unicef RDC et de l’Union Européenne, en 2012.
La suite de la sensibilisation n’est possible qu’avec le partenariat que nous venons d’avoir avec Unicef RDC, mais cela dans une des provinces non encore sensibilisée.
Le partenariat avec Unicef RDC porte sur la sensibilisation de la Loi portant protection de l’enfant dans son article 16 où il est question de l’enregistrement des enfants à l’Etat civil et de l’article 160 où il est interdit d’accuser un enfant de sorcellerie.
Armand OSESA OSUMBU,
Coordonnateur
Deux témoignages d’enfants
Date de publication: 26 février 2013 | Témoignages | Pas de commentaire »HISTOIRE DE G. S. N.
Né le 12/11/1995 à Kwilu Ngongo (Bas-Congo) je suis devenu orphelin de père et de mère En 2003, je n’avais que 8 ans. Ma mère était la dernière à mourir.
Après l’enterrement de ma défunte mère, mes oncles et tantes se sont réunis pour statuer sur mon cas. Personne ne voulait me prendre sous prétexte que j’étais un sorcier. Il m’a été attribué la responsabilité de la mort de mes parents.
Je souffrais d’une otite mal soignée. Cette maladie a été interprétée comme le résultat de mes nombreuses communications « téléphoniques » avec le monde invisible !
Une dame de mon village vivant à Kinshasa m’a pris avec elle. Elle connaissait mes parents, ils sont du même village. Elle m’a inscrit à l’école primaire Bambou où elle était institutrice. C’est quand je suis arrivé en 5ème primaire qu’elle a entendu parler de Oser la vie. Elle leur a parlé de moi en sollicitant d’être soutenue pour ma scolarisation. Un contrat a été signé entre Oser la Vie et elle afin de définir le rôle de chacun dans ma prise en charge. Je vis dans la famille de maman Adolphine Kalusodi et OLV prend en charge mes études, mes soins médicaux et plus si besoin est.
Grâce à l’hospitalité de ma « mère » ainsi qu’au soutien de O L V, j’ai retrouvé la joie de vivre. J’évolue bien à l’école. Aujourd’hui, je suis en cinquième des humanités, section électricité. Mon otite a été très bien soignée, j’en suis guéri et je me porte bien.
Merci à vous tous du soutien que vous accordez à l’asbl Oser La vie !
HISTOIRE DE E. M. K.
Je suis né le 25/11/1995 à Kinshasa (RDC), je suis orphelin de père et de mère.
Je vivais dans la rue déjà à l’âge de cinq ans prés de l’église catholique Cœur Immaculé de Marie à Masina (Une de Commune de Kinshasa).
Le père curé de cette église m’aidait mais toujours dans la rue, puis il proposa à un des responsables des cellules de l’église de me prendre chez lui.
Ma nouvelle famille me donna son nom. Le curé intervenait pour le payement des frais scolaires à l’école primaire Bambous où j’étudiais.
Le mandat du curé étant terminé, il rentra chez lui en Espagne. Me voici à nouveau sans soutien car ma famille adoptive n’avait pas de moyens. J’étais en troisième primaire.
Oser la Vie aidait déjà quelques enfants dans mon école, c’est ainsi que mon « père » avait pris contact avec elle. Oser la Vie me soutient depuis la quatrième primaire. Je suis actuellement en quatrième des humanités scientifiques, option mathématiques et Physique.
J’évolue très bien dans mes études et dans ma famille adoptive.